Aujourd’hui, l’impact écologique du numérique représente jusqu’à trois fois celle de la France, selon Green IT. Les nouvelles technologies consomment entre autres 4,2 % de l’énergie mondiale et une grande quantité de ressources non renouvelables. Elles émettent également 3,8 % du volume global de GES (gaz à effet de serre). Ainsi, les consommateurs doivent agir pour limiter la pollution numérique.
Un impact négatif
Dans un rapport de 2019, l’Ademe a dressé un bilan globalement négatif de l’impact environnemental des objets connectés. Ces derniers participent notamment à la pollution des sols, de l’eau et de l’air, comme tous les autres appareils électriques et électroniques. Ils se démarquent toutefois par un cycle de vie problématique, défini par :
- Une empreinte carbone lourde durant la phase de fabrication ;
- Une durée d’utilisation assez courte ;
- Une fin de vie souvent irrémédiable.
De plus, ces inconvénients sont amplifiés par le nombre particulièrement élevé d’appareils connectés dans le monde. Ils étaient environ 15 milliards en 2018. Pour l’Ademe, ces équipements pourraient facilement dépasser les 45 milliards d’ici 2030, vu la tendance actuelle. Ils deviendraient, dans ce cas, la seconde source de pollutions numériques dans le monde, après le réseau Internet et les data-centers.
Une fabrication couteuse en énergie
La fabrication à elle seule concentre la majeure partie des émissions de GES des objets connectés. Cette étape représente en effet 73 % du bilan carbone de leur cycle de vie complet. La consommation d’énergie se répartit notamment entre l’assemblage, le transport et l’extraction de matières premières.
En général, les composants électroniques sont fabriqués à partir de plastique, de produits chimiques, de divers métaux et de terres rares. Or, l’extraction de minerais est une opération particulièrement énergivore. De plus, les mines utilisent souvent des énergies fossiles, reconnues comme polluantes.
Comme l’a noté l’Ademe, plus de 200 kilogrammes de matières doivent être excavés pour obtenir quelques grammes des éléments recherchés. L’opération implique aussi une grande consommation d’eau, de l’extraction à la transformation des minerais. À chaque étape, il faut également tenir compte des rejets de CO2 des machines.
Une connexion à Internet continue
Outre la fabrication, l’impact environnemental des objets connectés vient en grande partie de l’utilisation. Effectivement, ces appareils sont connus pour leurs énormes consommations énergétiques au quotidien. Le phénomène découle directement de la connexion sans fil qui nécessite une grande quantité d’énergie.
Or, ces dispositifs sont souvent connectés en continu à d’autres équipements ou à Internet. Certains outils doivent également garder une connexion permanente pour récupérer des informations en ligne, des mises à jour, etc. C’est notamment le cas d’une montre intelligente ou d’un bracelet connecté. Les utilisateurs pourront ainsi accéder à des données stockées sur le Cloud ou sur d’autres équipements.
Enfin, l’appariement montre le manque d’efficacité énergétique de ces équipements. En effet, de nombreux objets connectés doivent fonctionner simultanément avec un autre appareil pour être utilisables (écouteurs, casques RV, etc.). Les dépenses énergétiques sont donc doublées.
La question de l’utilisation des données collectées
Une fois collectées, les données issues des objets connectés sont transmises à un smartphone, une tablette, un ordinateur… Le dispositif pourra ainsi remplir son rôle au quotidien. Toutefois, ce mode de fonctionnement implique l’existence d’un flux d’informations en continu venant de l’utilisateur. Le stockage de ces données est pourtant préoccupant sur le plan écologique.
Concrètement, le Cloud renvoie à un vaste réseau d’ordinateurs, de serveurs, de centres de stockage de données, etc. Toutes ces infrastructures ont besoin d’une grande quantité d’énergie pour fonctionner. Ils génèrent aussi beaucoup de chaleur. De ce fait, ces installations requièrent des systèmes de refroidissement performants qui impliquent encore une consommation électrique supplémentaire.
Ce raisonnement vaut d’ailleurs pour Internet en général. Pour les services Cloud en particulier, les données stockées sont souvent sauvegardées dans plusieurs parcs de serveurs à la fois. Dans ce cas, l’empreinte environnementale sera multipliée par le nombre de copies des données stockées.
Limiter l’impact négatif des objets connectés sur l’environnement
Il existe une multitude de petits gestes pour réduire l’impact environnemental des objets connectés. Vous pouvez, par exemple, désactiver l’option synchronisation automatique sur les appareils connectés. Cette fonctionnalité permet d’accéder aux mêmes informations depuis n’importe quel support (PC, smartphones et tablettes).
En la désactivant, vous solliciterez moins les serveurs et l’ensemble du réseau. Cette technique permet également de consommer moins d’énergie et d’augmenter ainsi l’autonomie de la batterie du dispositif. De plus, ces mises à jour sont fréquentes par défaut. Les gains environnementaux seront donc conséquents et visibles.
Ne pas surconsommer d’objets connectés
En découvrant les avantages des objets connectés, de nombreux utilisateurs ont tendance à multiplier les achats par la suite. Pourtant, il n’est pas réellement nécessaire d’être suréquipé dans ce domaine. La consommation éco-responsable est d’ailleurs essentielle pour diminuer l’empreinte écologique du numérique.
Pour sa part, Green IT recommande de mutualiser certains équipements comme les modems (DSL ou fibre) ou encore les boitiers TV. Il s’agit d’une solution intéressante pour amoindrir l’impact de la connexion dans les immeubles et autres structures collectives.
Enfin, le collectif Green IT appelle à l’ouverture des APIs. Ces dernières sont encore fermées actuellement et rendent les objets connectés inutilisables sans le réseau du fabricant. Avec des APIs ouvertes, les consommateurs pourraient recycler facilement leurs appareils et limiter l’impact des produits liés à des opérateurs disparus.
Privilégier la réparation
Réparer un équipement électronique permet de limiter son impact environnemental de manière concrète et efficace. Ainsi, au lieu d’opter immédiatement pour le remplacement, envisagez d’abord la réparation pour limiter l’impact environnemental de votre smartphone par exemple. Cette forme de recyclage est à la fois pratique et économique. De plus, il existe désormais de nombreuses solutions pour régler les problèmes mineurs vous-même (tutoriels en ligne, Repair Café, etc.).
Sur un modèle récent, vérifiez les garanties ou le SAV du vendeur pour connaître vos options en la matière. Le fabricant peut aussi proposer des services de réparation ou de reconditionnement. L’idée est d’offrir une seconde vie à votre appareil connecté pour contribuer à la réduction des émissions polluantes.
Si votre équipement est irréparable, participez au développement de l’économie circulaire en le déposant dans un point de collecte dédié. Ces dispositifs se trouvent généralement près des boutiques high-tech ou dans les déchèteries. Vous pouvez aussi rendre l’appareil au fabricant ou le revendre sur le marché des pièces détachées.
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